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- 1999, 181 p., format 6 X 9 po, couverture souple
À l’aube de l’an 2000, Carl Beaulieu nous propose l’histoire fascinante du lieutenant-colonel Benjamin Alexander (B.A.) Scott, un architecte et un visionnaire le l’économie du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui a fait l’objet de son mémoire de maîtrise à l’Université du Québec à Chicoutimi.
Cette étude nous présente un portrait fondamental et essentiel de l’un des principaux acteurs du développement de cet œkoumène régional. Plus que quiconque, B.A. Scott constitue la figure de proue dans l’histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Empreint d’un sentiment entrepreneurial d’origine écossaise, l’entrepreneur Scott se situe au Carrefour de l’activité saguenéenne et jeannoise.
Il était le fils de James George Scott, dirigeant de la scierie de l’entreprise Price au bassin de la rivière Chicoutimi. Cet unité industriel employait 300 hommes en 1881 et comptait pour le plus important centre d’exploitation forestière du groupe Price au Saguenay-Lac-Saint-Jean. B.A. Scott a acquit une expertise administrative au sein de ce dernier groupe dans la jeune ville fondée par Peter McLeod, fils en 1842.
À compter de 1887 et pendant les 35 années qui suivirent, Scott a fait de Roberval et d’Alma les pivots des développements industriels qui entraînèrent la naissance et l’essor d’autres colonies jeannoises dont Mistassini, Péribonka et La Doré.
L’arrivée du chemin de fer au Lac-Saint-Jean est déterminante dans la mise en place de deux pôles de développement par B.A. Scott, pôles qui marquèrent l’économie jeannoise pendant plus de vingt ans. Elle nous plonge dans la naissance de l’industrie touristique et l’essor sans précédent de l’industrie forestière. L’érection de l’Hôtel Roberval en 1888 et de l’Island House en 1890 à Alma, permit à la région d’attirer une clientèle américaine et européenne qui lui assura une réputation enviable sur l’ensemble de la planète. L’immense scierie aménagée à la Pointe Scott en 1888 et les chantiers qui en dépendent mobilisèrent une main-d’œuvre considérable qui atteignit son point culminant en 1908 avec l’affectation d’un millier d’hommes.
L’histoire de B.A. Scott nous amène aussi dans un troisième pôle de développement : le harnachement des eaux du lac Saint-Jean. Malgré l’appui partagé des jeannois, ce dévelopement amena la mise en service de la centrale d’Isle-Maligne et montra hors de tout doute que l’industrialisation de la région nécessitait un virage de ses structures économiques. Il présente la pensée visionnaire de Scott qui avait également obtenu les droits de mise en valeur d’une chute en aval de la Grande Décharge du lac Saint-Jean : Chute-à-Caron. Ce livre veut mettre en relief l’apport significatif de B.A. Scott dans l’érection des centrales d’Isle-Maligne et de Chute-à-Caron par les entreprises Quebec Development, Duke-Price et Aluminum Company of Canada dont il détient la pérennité.
En dépit de ses insuccès de sa candidature dans l’arène politique provinciale (1911) et fédérale (1916), Scott a pu voir ses rêves économiques se réaliser. Il a couronné, à la mesure de ses talents, sa carrière militaire par la formation d’un régiment d’infanterie composé à ses débuts de 342 membres et dont le rayonnement est toujours assuré à l’occasion de son centenaire.
Cette étude brosse aussi un tableau de la contribution de B.A. Scott à la colonisation (Société de Rapatriement et de Colonisation du Lac-Saint-Jean), aux organisations économiques (Chambre de commerce du Saguenay) et à l’administration publique de Roberval et du conseil de comté Lac-Saint-Jean Ouest. L’insigne de ce légendaire bâtisseur nous est rappelé à travers deux odonymes : la rue Scott à Roberval depuis 1895 et la rue Scott à Alma depuis au moins 1926. Chicoutimi, la reine du Nord, a aussi inscrit dans son réseau odonymique la rue J.G. Scott qui commémore la mémoire de James Guthrie Scott, pilier de l’implantation du chemin de fer au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ami et sympatisant de l’œuvre de B.A. Scott